Césarion d'Alexandrie

Césarion d'Alexandrie

Profession de foi

 

 

 

Maintenant que je sais que seuls l’ivre folie

Et le vain désespoir ont inspiré mon cœur,

Me firent  leur pantin, que je pèse l’erreur,

La honte de mes choix, plein de mélancolie,

 

Moi qui crus, dans les bras des femmes et du vin,

Trouver le vrai salut, la seule digne ivresse,

Et n’eus pour d’autre foi que le mot qui rabaisse,

Le seul mépris cinglant et le fond du ravin,

 

Maintenant que je sais qu’exulter est la Cime

Et non point le Chemin, non le sillon pieux

De lumière et d’amour dont s’enchantent les Cieux,

Tel d’un pont que l’on jette au-dessus de l’abîme,

 

Ô Poésie, ô Reine, à nouveau, me voilà,

Pénitent et soumis, à tes pieds, à ta porte,

Comme une âme au-devant de ce qui seul importe :

Toi, dont l’heureux sourire est l’unique Au-delà,

 

Toi, dont je tiens la vie et qui de droit me Juge,

Moi qui, sans toi, ne suis plus qu’un spectre maudit,

Un long passé d’errance, un futur interdit,

Qui de l’Ombre devient l’innommable transfuge,

 

Toi, dont les purs miroirs et l’infrangible loi

Seuls m’offrent l’autel du libre sacrifice,

De l’entier don du cœur, seuls humilient mon vice,

Eduquent mon esprit, et nourrissent ma foi !

 

 



02/12/2015
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