Césarion d'Alexandrie

Césarion d'Alexandrie

Le dernier requin



 

En rêve, ce matin, j’ai vu, sous des eaux sombres,

Rasant le sable clair et d’arides rochers,

Un squale malheureux serpentant comme une ombre :

Il semblait las de vivre et de toujours chercher.

 

Doucement il mourait, fatal et solitaire,

Et s’avançait sans peur vers les fonds bleus de nuit

Des abysses muets, tout vibrant de mystère.

Alors il disparut. Comme un charme. Sans bruit.

 

 - Il se pourrait un jour que ce soudain silence

Fût celui d’un adieu terrible et sans retour,

Que ce doux animal prononçât la sentence

Assassine des mers, comme de nos amours.

 

Qui le suivrait alors au fond du noir abîme

Envierait son destin, lui qui vint vers la mort

D’un cœur libre et serein comme vers une intime :

Il n’aurait à subir les tourments du remords.

 

Il sentirait en lui l’âme de ses ancêtres

Le guider vers des cieux fiers, infinis d’azur ;

Il ne craindrait plus rien, ni même de renaître,

Rien que pour cet instant si magique et si pur !

 

 



14/01/2015
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