Césarion d'Alexandrie

Césarion d'Alexandrie

La chair du désespoir

 

 

Les maux les plus puissants ne sont pas ceux du corps.

La perte d’un enfant, dans le cœur d’une mère,

Verse un poison de nuit dont la furie amère

Parfois creuse sa tombe ; il fléchit les plus forts.

 

Notre âme est le pivot de toute maladie.

Otez lui sa lumière, ôtez lui son amour,

A jamais la voilà sous l’aile d’un vautour,

Avide de charogne, et braise d’incendie ;

 

Ni jeunesse ni temps, offerts en dons, jamais

Ne ressusciteront en elle l’espérance ;

La mort prompte et sans cris est son unique chance,

Le seul recours salubre au venin désormais ;

 

Et lorsque l’on se bat pour prolonger la vie

Du moindre amas de chair, pour peu qu’il soit humain,

Si poussière qu’il soit, si sordide et si nain,

C’est l’Homme qu’on corrompt d’une manière obvie :

 

C’est la fierté du frère et celle de l’ami,

La grandeur du départ et le pain de l’enfance,

C’est le ciel de l’oiseau, le rire de la danse,

Pour qui l’on sonne alors la Saint Barthélémy !

 

 

 

vendredi 22 avril 2016

 

 



25/04/2016
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