Misère du chaperon
L’air triomphant et gai, tandis que ces deux femmes,
Toutes deux de son clan, cousine, mère, ou sœur,
Grimacent sous le poids d’un pénible labeur
Comme des galériens sous le faix de leurs rames,
Tandis que le soleil, sous leurs voiles nombreux,
Dans l’azur, au zénith, étouffe leur sourire,
Et que leur dos se courbe, et que leur ombre empire,
Et les souille, en silence, ainsi qu’un mal affreux
Fait de mépris de soi, de foi humble et servile,
De honte souveraine et d’ennui sans pardon,
Leur chaperon, chez nous, en haussant le menton,
Les mains libres, plastronne et les promène en ville.
Il n’inspire partout qu’ironie et pitié,
Où que pointe le jour, ce macabre vigile
Qui va, se paradant plein d’orgueil imbécile,
Et que le sort condamne à son inimitié :
A craindre en tout la Bête ainsi qu’une éternelle,
A se fondre en sa trace en se faisant limier,
A n’avoir de valeur qu’en traquant ce gibier,
Et de lit de repos, ou d’amour, qu’auprès d’elle.
jeudi 26 mai 2016
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