Abolitionnistes
C’est au nom de leurs fers d’hypocrites mesquins,
D’abstinents impuissants, de gnomes confortables,
Qu’ils brandissent la faux du Royaume des Saints
Devant l’or des putains et les jugent coupables.
Ils refusent de voir le légitime choix
De ces femmes qu’ailleurs on poussait aux abois ;
Ils refusent de voir ce salut qu’est pour elles
De vivre de leur chair ; ils ne pardonnent pas :
Qu’elles sauvent ainsi leurs proches du trépas,
Ou leur peau seulement, ils hantent les ruelles.
Ils sont l’ombre de l’ombre et le venin maudit,
Ces jouets de l’abîme à l’orgueil fanatique.
L’aveugle trahison et le fol interdit
Nouent entre eux des accords d’aube apocalyptique
Dans ces cœurs de vautours acharnés au combat :
Ils hurlent à la mort dans leurs nuits de sabbat,
Ces froides nuits sans lune où s’exauce leur Rêve,
- Ce sinistre complot - et coule ton poison
De geôlière damnée, O Prohibition,
Morale de tyran, perversion sans trêve !
lundi 2 mai 2016
A découvrir aussi
- Puisque nous fûmes chassés d'Eden
- Le plaisir avant tout, le plaisir surtout
- L'odyssée d'un Parisien, 3ème partie
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 3 autres membres