Césarion d'Alexandrie

Césarion d'Alexandrie

L'odyssée d'un Parisien, 1ère partie

 

L’appel du large

 

« Paris » ! - Ce nom jadis flattait tous mes espoirs :

Là-bas tout se jouait, là-bas brûlait le monde !

J’avais alors cet âge où tant de sève abonde,

Change nos yeux, qu’ils font les jeux d’ivres miroirs :

 

Paris brillait pour moi de l’aura sans égale

D’une arène divine, où vaincre était promis,

Pour peu que le combat m’y fût enfin permis

Tant je me sentais plein de vigueur idéale.

 

Je rêvais tant d’agir, de riche intensité,

D’être au cœur de la ruche et d’y battre des ailes,

D’en savourer le suc, d'y courtiser ses belles,

De l’air vif des hauteurs l’hiver comme l’été !

 

Tous mes vœux se tournaient vers la Ville-Lumière

Tels des héliantins esclaves du soleil

Tant Paris promettait, d'un éclat sans pareil,

A mon ardente soif de s'étancher entière.

 

Ici - tout me semblait si moindre et sans relief,

Si plat, si quotidien, fait d’heures si traînantes,

D'horloges de métal à ce point ronronnantes

Que je désespérais d’y consacrer mon fief.

 

Tes collines, tes bois, tes champs, tes grands rivages,

O mon vieux Roussillon ! J’avais tout parcouru ;

Je connaissais par cœur le cours du moindre ru ;

Tu ne contentais plus mes yeux fiers et sauvages.

 

A peine bachelier, par un petit matin,

Sur le quai de la gare, à l’ombre de mon père,

Malgré les souvenirs et les pleurs de ma mère,

Après de longs adieux je pris le premier train.

 

 

samedi 3 octobre 2015



03/10/2015
2 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 3 autres membres