Césarion d'Alexandrie

Césarion d'Alexandrie

Louanges à Morphée

 

 

O Morphée, ô subtil Maître de l’infini,

Inexorable voile au devant du mystère,

Fléau des vanités, de l’aveugle déni,

Reçois en tes Lueurs ma louange en prière,

Ô flûtiste rieur du Plaisir souverain,

Dieu de Rêve et d’oubli qui tient tout en sa main :

Et la candeur des jours et l’ombre de la lune,

Et le charme de l’Aube et la douceur des soirs ;

Toi sans qui la lumière étreint de ses feux noirs

Et nous plonge en l’abîme aux vents de l’infortune.

 

Il n’est roi dont le règne ait de gloire en ta nuit.

Nul orgueil, ni fierté, nul flambeau, nulle cause,

N’ont force ni honneur quand ton amour les fuit :

Alors nul ne sait plus l’Aurore aux doigts de rose,

Nul ne sait plus du Ciel la loi-même du Ciel,

Ni qu’y trône au sommet ton sourire éternel !

Toi qu’on maudit parfois, que l’on craint, que l‘on damne

Briseur de volontés atavique et brutal,

- Toi qui nous rends matin le Vigor animal,

Et l'oeil grand ouvert sur notre fil d'Ariane !

 

 

 

 

lundi 3 avril 2017

 


03/04/2017
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Louanges à Thémis

 

 

Thémis, belle sorcière, envoûtante gardienne

Et tenante des Clés du Trésor de l’Esprit,

En ton Temple d’Aurore où le mystère rit,

Tout Amant d’Infini sait que son âme est tienne.

 

Là seul, humble il pénètre, et, devant un Autel,

Malgré sa flamme fière et sa foi d’homme libre,

Devant tant de magie et de riche équilibre,

Met à terre un genou pour louer l’Eternel.

 

Devant toi, pensée ivre où tout nage en eau claire,

Transparence parfaite où se perd l’œil humain,

Sacre de l’espérance en tout grand lendemain,

O Reine de beauté, toi la Déesse-Mère !

 

Devant toi, Phare pur, don de juste lumière,

Don sans fin, sans oubli, pourfendeur de dragons,

D’ogres crachant le vrai pour masquer leurs charbons,

Glaive de diamant à l’âme douce et fière,

 

Devant toi, seule en nous à nous rendre divins,

Du sublime univers Architecte secrète

Seule en nous à fonder notre foi l’œil en fête,

Et nous donner d’aimer et de n’être plus vains,

 

Maîtresse confondante au sourire si grave -

Si tragique, et si doux lorsque dans ton miroir

Notre erreur, en mourant, nous laisse enfin te voir

Nous bénissant ainsi de ce rayon suave,

 

Invincible rempart de l’amour innocent,

Au-delà de tout mal, de toute noire flamme,

Toi qui de l’Eternel est l’espérance et l’âme,

Victoire du plaisir sur tout démon blessant,

 

Nulle autre mieux que toi ne fait vaincre l’abîme,

Et n’ouvre à l’infini l’ultime heur de l’effort

De risquer sa puissance au devant de la mort

Sur le front tentateur d’une nouvelle cime,

 

De toi seule l’on tient l’implacable regard

Sur les pièges du gouffre ennemis de toute aile,

Et, du vol souverain, l’ivresse grande et belle

Au-dessus des vaincus et de leur œil hagard,

 

De toi seule le droit de notre indépendance,

Horloge de l’azur, atmosphère d’Eden,

Toi qui du pur Zénith souffle le doux pollen,

Loi des lois, feu sacré de l’étoile qui danse.

 

mercredi 29 mars 2017


29/03/2017
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Heureuse prophétie

 

 

Ces orgueilleuses tours qu’érigent les troupeaux,

Ce déni des Lointains au profit des drapeaux,

Ces murs épais et sots, ces fières barricades

Qu’ont dressées en suant tant de fourmis malades,

Le grand vent de la vie un jour les soufflera.

Mais l’heure d’un grand règne alors s’annoncera :

Celui qu’en chaque instant, quand notre joie est pure,

Nous amenons légers et presque à l’aventure :

L’Eden du genre humain ! - En nous rien n’est ancré

Si profond et si haut que ce désir sacré. -

 

Qu’importe notre lot d’échecs et de souffrances,
Nous sommes trop heureux d’échapper à ses transes,
Trop heureux d’oublier, trop heureux de guérir,
Trop voués à l’azur comme à notre Elixir.
L’ombre des vanités peut souffler ses orages
Et vouloir nous tenir tels des singes en cages,
Sous ses toits étriqués aux judas de barreaux -
Nous la dévasterons de nos ailes d’oiseaux !
Aucun Maître ne peut nous tenir par la crainte :
Nous venons de trop loin, notre ivresse est trop sainte.

 

 

 

mercredi 22 mars 2017


22/03/2017
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Car vient le Grand Midi

 

 

Dans un monde où chacun ne peut plus ignorer,

Fuir ou même espérer, qu’ailleurs, à l’autre pôle,

Rien pour lui ne se joue et ne lui donne un rôle,

 - L’Homme, en tous, doit grandir - et doit se préparer

Au plus grand des combats de sa terrible histoire :

Abolir en son cœur tout Autel dérisoire,

Tout silence de plomb, toute aveuglante foi,

Toute ombre de Clocher qui le prive de soi.

 

Ainsi s’élèveront, par-dessus les abîmes,

Nés d’un souffle d’azur, tous ponts entre les cimes,

Tous droits et gais chemins vers un frère étranger,

Et, de partout, le rire en divin messager ;

Ainsi triomphera l’authentique sagesse,

Nul n’aura plus de Dieu pour creuser la détresse,

Mais la lumière seule et l‘amour en ses Cieux

Et la vie en son corps tel un vin merveilleux.

 

 

 

 

mardi 21 mars 2017


21/03/2017
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Dangers de l'Idéal

 

Est-il vain de vouloir aimer outre la loi

De ce qui nous sépare, et d’œuvrer pour un monde

Où l’autre devient d’or, et joyau de la Ronde

Où culmine chacun du bonheur d’être soi ? -

 

Toi qui veux un pays aussi grand que la Terre

Où l’on marche en dansant, où le rire et l’amour

Ont conquis tous les cœurs et font partout le jour,

Fais silence un instant, que je te parle en frère.

 

Tu vas droit au-devant de la pire misère

En visant le plus haut, le plus bel idéal !

En l’antre de la hyène, en l’antre du chacal,

Tu devras affronter l’âpreté de la guerre.

 

D’invincible lumière, et courage, et bonté,

Fais donc provision avant ton grand voyage.

Tu pourrais succomber sous le feu de ta rage :

La souffrance et l‘aigreur n’ont de loi pour l’été.

 

 

 

lundi 20 mars 2017


20/03/2017
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