Césarion d'Alexandrie

Césarion d'Alexandrie

Eoliens, Eoliennes

 

 

Pauvres jouets du vent et des rêves sans nuit !

Ils ont voulu du sang mais n’ont pas voulu l’ombre,

Mais pas le sacrifice : ils le paient sous le bruit

Assassin de ces bras dont l’horizon s’encombre

Comme autant de géants sans âme et sans beauté,

Symboles d’avenir lourd et désenchanté !

Pauvres fous enivrés de ces moulins sordides

Dont ils polluent le Monde en le saignant des dards

Du monstre avide et borgne, et promu sous les fards

De notre ascension vers des sommets splendides !

 

Eoliennes ! Poisons ! Crocs de fer et de mort,

Retournez vite aux vents d’où vous êtes venues !

Retournez à la source et regagnez le port !

Retournez au néant, parasites des nues,

Blanches gueules d’abîme, expirez sous le ban ;

Ou retrouvez la ferme et la taille d’antan.

Quel charme et quelle paix, jadis, la tour et l’aile

De votre tendre aïeule, aux champs et dans les cœurs,

Répandait ! Quelle étoile et quels anges rieurs !

Comme elle était utile - et comme elle était belle !

 

Aujourd’hui leurs enfants, tout drapés des vertus

De la chaste innocence et des grandeurs fatales,

Eux qui ne donnent rien quand les vents se sont tus,

Qui rivent au secours de nouvelles centrales,

Et triplent les bûchers ou flambe le charbon,

Sous le Masque ennemi de la pollution,

Traîtres à cet espoir, roulant de bruits immenses,

Ne profitent plus qu’à de noirs spéculateurs,

Hyènes de l’air du temps, cyniques profiteurs,

Qui du troupeau naïf exploitent les errances.

 

 

dimanche 1er mai 2016

 



01/05/2016
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