Préface de "Ronde d'horizons"
Le titre le suggère avec assez d’évidence : ici, tout au long de ces pages, nul autre fil conducteur que celui d’un désir d’explorer une multitude de lointains, de s’arracher aux perspectives tracées par une pensée limitée aux seuls soucis d’un quotidien sans ampleur, à ceux d’une actualité formatée, envahissante, consensuelle, à ceux des injonctions partisanes, souvent violentes, des idéologies dominantes, quelles qu’elles soient, et notamment à celles de l’esthétique de la poésie moderne et contemporaine, pour autant qu’elle fasse la part trop belle, et à trop peu de frais, au reniement de toute règle de musicalité, de toute idée directrice, de toute profonde humanité dans l’expression, en un mot, de tout art digne de ce nom, au sein du poème.
« Ronde d’horizons » : cela suggère aussi qu’on ne trouvera dans ces pages aucun parti pris « pour » ou « contre » la vie, qu’optimisme ou pessimisme, aux yeux de l’auteur, sont loin d’aller de soi, et qu’il veut rendre justice ici, à travers ses poèmes, autant à ce qui fait l’essence tragique de l’existence, parfois dramatique, que sa félicité – soit pour présenter le mal sous un jour qui aide à puiser en soi les forces de le dépasser, soit pour faire en sorte qu’on chérisse avec toujours plus de soins et de dévouement ce qui fait la joie d’une âme vaillante et sincère. Y sera-t-il parvenu ? - C’est ce que m’enlèveront certains - ou pas...
Hossegor, le mardi 6 janvier 2015,
Césarion d’Alexandrie.
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