Césarion d'Alexandrie

Césarion d'Alexandrie

Les fleurs solitaires du pavé


 

 

N’avez-vous jamais vu croître entre les pavés,

Entre deux pans de pierre, en plein cœur de la ville,

Ou sur quelque terrain de ciments enclavé,

Une petite fleur à l’allure indocile ?

 

Elle ressemble fort à l’un de ces enfants

Que le sort arracha des soins d’une famille

Et que rien des hasards les plus durs ne défend,

Même au cœur des printemps où de grands soleils brillent.

 

A la merci du pied de l’aveugle passant

Pressé par son travail ou l’aimant de sa couche,

A la merci des fous, des tortures du vent,

Ou du premier mouton qui le trouve un peu louche,

 

Jamais il ne présente aux cieux un front serein,

Son sourire toujours est souillé d’une épine :

Les perles de ses yeux sont tombées de l’écrin

Que l’amour des cœurs tisse à la joie enfantine.

 

Entre des bras de glace, en quête de l’eau claire

De l’ange paternel et du lait chaud d’un sein,

Ainsi que le soldat quand les feux de la guerre

L’ont isolé de tous serre la croix d’un saint,

Ainsi va cet enfant, bien souvent, dans l’asile

Qu’a bâti de ses mains la tutelle civile :

Un vent d’hiver durcit le duvet de son cœur,

Il lui peint un désert, au-delà de sa chance,

Où quelques oasis seuls fondent l’espérance :

L’écho d’un orphelin pour qui vint le bonheur !

 

 

 

 

 

 

mardi 25 février 2014

 

 



26/02/2014
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