Oeufs maudits
Tu peux maudire un peu la loi qui te fit Femme,
Toi qui portes au ventre en dépit de tes vœux
Ce germe à peine éclos d’un corps et de son âme,
Puisque elle t’asservit, sans même ouvrir les yeux,
Et vous conduit tous deux vers un sort déplorable :
L’un, maudit dès l’aurore et promis à tout diable,
Et l’autre, aux mains du Traître en celles de l’Espoir.
Nul autre drame, au fond, ne trame tant le crime
Que la chaine maudite et sa mise en abîme ;
Rien d’autre ne promet un avenir si noir.
Et tu peux sans remords courir à l’officine
Où t’attend l’élixir qui te délivrera
De ces fers infernaux que l’erreur te dessine
A chaque heure du jour où le futur vivra.
Sans crainte ni tourments tu peux saisir ta chance,
Quoiqu’en disent certains, âmes sans conscience
Qui sacrent chaque nid, couvât-il le Démon,
Ces prêtres délirants de la faiblesse humaine
Qui n’ont pour ton bon droit au fond d’eux que la haine,
Et brûleraient le monde au nom d’un avorton.
vendredi 27 mai 2016
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