Césarion d'Alexandrie

Est-ce en vain que je cherche en ton cœur un fil d’or

Qui déferait ta nuit de son ciel tissé d’ombres ?

Un pâle éclat de lune éclaire-t-il encor

Ton âme à l’abandon sous un tas de décombres ?

Jusqu’où ton désespoir creusa-t-il le tombeau ?

Sut-il souiller à mort l‘azur de ta mémoire,

Vouant ainsi Demain à la dent du corbeau ?

Etendit-il partout sa banderole noire ?

S’il est ainsi, pauvre homme, il est déjà bien tard,

Nul ne peut rien pour toi ; nous t’en prions : décampe,

Et va rejoindre au fond des misères sans fard

Le digne oubli des Jours, et l’horreur de la Lampe !

mardi 7 juillet 2015