Césarion d'Alexandrie

Césarion d'Alexandrie

Harcèlements

 

 

Mais qu’avait-elle fait pour mériter ce sort ?

Pourquoi donc le destin voulut-il qu’elle affronte

Cette épreuve cruelle et ce spectre de honte,

Cet étau de désir cynique et sans remord,

 

Cette traque dans l’ombre, incessante et sournoise,

Où la sourde menace, où les mots les plus crus,

La caresse imposée et les vœux incongrus,

Venaient changer sa vie en cauchemar de vase,

 

En angoisse rongeuse, impossible à calmer,

Faite d’âpre souillure et de maint noir présage,

 Drame familial, invincible chômage,

Créanciers enragés venant la réclamer ?

 

- Rien, hélas ! Elle avait la conscience pure,

Un soleil doux et fier éclairait son passé,

Un seul vice jamais ne creusa son fossé,

Le hasard seulement lui valut la torture :

 

Nulle fatalité - ni faute, ni raison,

A part celle des nuits saines de l’innocence :

L’impossible soupçon des gouffres d’indécence

Où la chair plonge un être et le saigne au tison :

 

L'Ombre sur l'ombre où naît un démon plein de ruse,

Habile à se parer d’honorabilité

Comme à creuser la faille avec habileté

Pour piller un agneau sans que rien ne l’accuse :

 

Tout l’enfer du désir qui faillit la broyer !

Dont elle n’échappa qu’au prix du sacrifice :

De la démission ! Violente injustice

Qu’un seul un deuil amer pourrait faire oublier !

 

Mais qu’était-ce, pourtant, au regard des souffrances

Qu’en des antres secrets, chaque jour, des consœurs

Enduraient sous les mains de vils maîtres-chanteurs

Dont elles n’étaient plus que l’égout de leurs transes ? -

 

 

mardi 17 février 2015



17/02/2015
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