Eternels féminins, I, Vision de l'Idéal
Comme tout s’accomplit selon des lois divines
Pour le sort d’une Femme, au sortir du berceau,
Quand, telle cette enfant, au front pur et si beau,
Tout la dévoue au feu de nobles origines :
Quand une heureuse étoile a brillé simplement
Sur sa jeune santé, sur un fier mariage
Où deux êtres distincts, selon le sain adage,
Ont promis de s’unir pour elle au Firmament,
De n’être plus qu’amour et fertile lumière,
Rempart, et chance, et guide, oh, de seuls bons parents !
Elle n’a plus qu’à vivre, au gré des vœux errants
Du Mystère sacré dont elle est l’héritière.
Ses rires aujourd’hui dans toute la forêt,
Tel un groupe d’oiseaux volant d’une aile pure,
Ont d’un songe divin répandu le murmure -
Il sembla, pour l’ouïr, qu’on se mît à l’arrêt.
On put la voir jouer, courir dans l’herbe haute,
Auprès de ses amis, après les papillons,
Emportée après eux dans d’ivres tourbillons,
Y faire des bouquets qui se voulaient sans faute,
Observer, absorbée, aux abords de l’étang,
D’un œil émerveillé têtards et libellules,
Ragondins et Poissons, vaguelettes et bulles,
Comme en ont le secret les êtres au front blanc.
Mais, déjà, comme une Fille, en qui la Femme couve
Tel un fier avenir au sein d’un doux cocon,
Ses yeux cherchent l’Enfant du futur horizon
Avec le feu sacré que porte en soi la louve :
Dans tout ce qu’elle voit, dans tout ce qu’elle entend,
Elle a choisi d’aimer ce qui grandit les ailes
De cette âme posthume aux bontés éternelles -
Elle en tremble parfois, tant au fond, elle attend !
Et déjà de sa mère elle est l’avide lune
Et le disciple élu, tant sa féminité
Se fait douce et soumise, et pleine de gaîté
Aux abords des miroirs de l’intime fortune.
Comme son œil palpite, et grand s’ouvre son cœur,
Tel un vase profond, quand de son fin sourire,
Sa mère annonce alors de la Femme l’Empire,
Et d’une grâce exquise apaise un vent d’erreur,
Quand brille en un fond d‘or l’heur des enchanteresses,
La parole envoûtante et le geste charmant,
Un haut et tendre azur, tel un fin diamant :
Elle puise au trésor des plus chères promesses.
O bienheureuse enfant, ô merveilleux espoir,
Puisse toujours sur toi comme la loi d’un ange
Resplendir cette lune à l’amour sans mélange
Dont tu peins le portrait dans ton divin miroir,
Tu promets à chacun, sur notre vieille Terre,
La caresse d’un Astre, ainsi que le rayon
D’un Phare au toit du monde, heureuse vision,
Tout ce qui fait que l’Homme aime autant qu’il espère !
vendredi 18 décembre 2015
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